Intitulée « Do responsibly managed logging concessions adequately protect jaguars and other large and medium-sized mammals? Two case studies from Guatemala and Peru », cette étude publiée dans le numéro d’avril de la revue Biological Conservation a été menée dans des forêts du Guatemala et du Pérou exploitées selon les standards FSC.

Pour les besoins de l’étude, l’équipe de recherche a installé des pièges photographiques visant à mesurer à quel point ces réserves arrivent à maintenir des populations viables de mammifères terrestres, en examinant plus particulièrement le jaguar (Panthera onca), la plus grande espèce féline de l’hémisphère occidental.

Les pièges photographiques installés à la Réserve de la biosphère maya au Guatemala ont capté 23 jaguars, alors que les appareils des deux réserves péruviennes de la région de Madre de Dios ont pris en photo 43 individus. Les dessins uniques formés par les taches sur chaque animal ont été étudiés pour déterminer avec précision si le même jaguar a fait l’objet de plus d’une « prise » photographique. Les calculs basés sur les clichés photographiques effectués au site du Guatemala indiquent une moyenne de 1,5 jaguar par 100 kilomètres carrés. Quant aux sites du Pérou, la densité moyenne était de 4,5 jaguars par 100 kilomètres carrés.

En plus des félins, des mammifères de moyenne ou de grande taille ont été observés aux deux sites, soit 22 au Guatemala et 27 au Pérou.

La déforestation est en grande partie responsable de la disparition des habitats des espèces des régions d’Amérique centrale et du Sud riches en biodiversité, qui abritent notamment des jaguars, des tapirs et des pécaris. Les études de ce genre permettent d’évaluer avec précision l’impact des opérations forestières sur la faune et montrent comment l’exploitation à faible impact des forêts pratiquées dans les réserves certifiées FSC peuvent favoriser la préservation d’espèces comme le jaguar, qui figure parmi celles en voie d’être menacées sur la liste rouge de l’UICN.