« Quelle raison aurions-nous de ne pas aller de l’avant? Nos élèves sont sensibilisés à la responsabilité qui incombe aux leaders de ce monde. Ils apprennent à se porter responsables de leurs actes », affirme le directeur de l’école de Shawnigan Lake, David Robertson.

L’école, qui célébrera son 100e anniversaire l’an prochain, est entourée de lacs et de forêts sur l’île de Vancouver, au Canada. Une majorité des 490 élèves qu’elle accueille en provenance de 28 pays sont des pensionnaires.

La certification par le FSC de 64 des 120 hectares constituant le campus de l’école a été obtenue en décembre 2014 en vertu d’un certificat d’aménagement forestier de groupe d’Ecotrust Canada. C’est probablement la première et seule école sur la planète à détenir une certification FSC.

Travaillant à établir un équilibre entre la conservation et le développement économique des collectivités, Ecotrust Canada a pour mission de concevoir des solutions de rechange économiques au bénéfice des personnes là où elles habitent. L’organisme détient des certificats de groupe du FSC qui permettent à de petits exploitants d’obtenir la certification FSC à coût modique.

« Notre but, selon Satnam Manhas, directeur du programme des services forestiers et écosystémiques d’Ecotrust Canada, est de faire la démonstration qu’il est possible d’obtenir un rendement intéressant sur l’investissement tout en gérant les forêts de sorte à protéger et à réparer leurs fonctions écosystémiques. »

Au dernier décompte, son groupe d’aménagement forestier du FSC compte 11 membres, tandis que le groupe de sa chaîne de traçabilité compte une quarantaine d’acheteurs potentiels.

Dans le cadre d’une étude sur les meilleures pratiques, Greenpeace a déclaré qu’Ecotrust Canada respecte toujours et dépasse parfois les grands principes et critères du FSC. En septembre 2014, le gouvernement de la Colombie-Britannique a reconnu l’innovation et l’excellence en matière d’aménagement forestier de trois de quelque 870 titulaires de permis d’intervention pour la récolte de bois, de petits exploitants forestiers communautaires. Deux de ceux-ci sont membres du groupe d’aménagement forestier d’Ecotrust Canada.

Pour en savoir plus : http://ecotrust.ca/

Shawnigan Lake

C’est Ecotrust Canada (voir ci-dessous) qui a fait une bonne partie du travail de préparation en vue de l’obtention de la certification forestière pour cette école. Satnam Manhas, qui dirige le programme des services forestiers et écosystémiques d’Ecotrust Canada, explique que, contrairement à la plupart des autres membres du groupe, l’école « n’est pas un exploitant forestier. Ces gens essayaient simplement de faire ce qu’il fallait faire. »

« L’école avait compris que la forêt valait beaucoup plus que les arbres qu’on y récoltait, mais ne possédait pas l’expertise requise », ajoute M. Manhas. Entre autres choses, Ecotrust Canada a facilité les pourparlers avec les collectivités autochtones et évalué les hautes valeurs pour la conservation de la forêt.

L’école gère un mélange d’espèces de billes à scier et de billes à pâte. Depuis plus de 50 ans, de faibles volumes de bois sont récoltés au besoin. Le bois est scié sur place et utilisé dans le cadre de travaux de construction et de rénovation effectués sur le site.

Shawnigan Lake

Lorsque l’école s’est mise à envisager des options pour la récolte de ses peuplements forestiers productifs, le dépôt d’une demande de certification était vu comme une étape logique. L’école a donc fixé la barre au plus haut niveau possible et opté pour la certification du FSC en raison des valeurs sociales, environnementales et économiques de l’organisme combinées à son respect des peuples autochtones.

Des peuplements forestiers servent de classes en plein air et les élèves participent activement aux traitements culturaux. Le lot boisé est évalué en continu et les évaluations alimentent le programme commercial.

« Des conseillers autochtones visitent l’école pour enseigner aux élèves comment utiliser des branches de saule pour fabriquer des fagots afin de prévenir l’érosion du sol sur les remblais et dans les zones riveraines. Aussi, des aînés des Premières Nations ont fait découvrir aux élèves tout un monde de plantes comestibles et médicinales indigènes », ajoute Mme Symon.

Shawnigan Lake

C’est sous l’égide du laboratoire vivant de l’école de Shawnigan Lake, créé en 2010, que les élèves gèrent activement les ressources naturelles. Ce laboratoire comprend une écloserie de saumon, un programme de compostage et de recyclage ainsi qu’un projet forestier.

En 2009, dans le cadre de Trees for Tomorrow, une initiative de la Colombie-Britannique visant à rendre les collectivités écologiques, sécuritaires et saines, l’école a procédé à la plantation de quelque 10 000 semis sur 35 hectares de terres non productives déjà exploitées sur le campus.

L’expérience de l’école avec le FSC se poursuit et en inspire d’autres. « Il est très approprié de rendre hommage à la sensibilisation à l’environnement de la génération montante, une génération qui se porte beaucoup plus responsable de l’environnement que toute génération l’ayant précédée. À mon avis, pour nous, c’est l’intendance forestière à son meilleur », ajoute M. Robertson. Grâce à des écoles comme l’école de Shawnigan Lake, notre avenir est entre bonnes mains.

Pour en savoir plus : https://www.shawnigan.ca