Par Mike Gaworecki le 23 avril 2018, Mongabay

Une façon de mesurer combien efficacement un écosystème est maintenu est par les niveaux de biodiversité que la terre est en mesure de soutenir. Par cette mesure, les efforts de l’Ejido Caoba visant à préserver l’écosystème semblent plutôt efficaces, comme le suggèrent les vidéos prises de pièges vidéographiques.

On dénombre 311 ejidatarios (membres) dans l’Ejido Caoba qui gèrent collectivement les près de 68 000 hectares de terres dont la communauté est propriétaire. L’aménagement forestier de l’Ejido Caoba est certifié durable par le Forest Stewardship Council (FSC) depuis 13 ans.

Dans le cadre d’une récente visite à l’ejido, Pedro Pablo Chay Cocom, l’actuel président de l’Ejido Caoba, a affirmé à Mongabay que la communauté gagne plus d’argent à vendre son bois sur le marché international que sur le marché intérieur et que c’est pourquoi la certification FSC est si importante. « Sans [cette] certification, d’affirmer Chocom, vendre le bois serait très difficile. »

En 2016, par exemple, l’ejido a vendu pour 173 000 $ de bois d’acajou certifié à l’américaine Gibson Guitars. L’année suivante, la communauté a planté 26 000 nouveaux arbres de diverses espèces, dont 19 300 arbres d’acajou, 2 600 ciricotes et 3 900 chicozapotes et ramóns.

L’Ejido Caoba possède sa propre scierie ainsi qu’un atelier où des membres de la communauté fabriquent des meubles – des produits « à valeur ajoutée » qui peuvent générer des revenus encore plus élevés que ceux générés par la vente de bois très prisés comme le bois d’acajou. Cependant, la foresterie durable et la fabrication de produits connexes ne représentent pas les seuls exploits de la communauté. Aussi, les ejidatarios de l’Ejido Caoba entretiennent une aire protégée de 32 500 hectares et tentent d’intégrer l’écotourisme dans leur modèle commercial en proposant des visites guidées.

Pour maintenir sa certification FSC, l’ejido doit surveiller la faune dans des aires de haute valeur de conservation. À cette fin, l’Ejido Caoba a installé plusieurs pièges vidéographiques dans son aire de conservation à la fin de novembre 2017 et les a laissés en place jusqu’à la fin de décembre.

L’Ejido Caoba a eu la gentillesse de partager avec Mongabay certaines vidéos prises par ces pièges vidéographiques. Les vidéos montrent une diversité d’oiseaux, dont des dindons ocellés (Meleagris ocellata), des ortalides gris-brun (Ortalis verdula) et des grands hoccos (Crax rubra), ainsi que nombre de mammifères, dont des tapirs de Baird (Tapirus bairdii), des coatis à nez blanc (Nasua narica) et des renards gris (Urocyon cinereoargentus) ainsi que des chats sauvages comme des margays (Leopardus wiedii) et des ocelots (Leopardus pardalis).

Raul Palomeque Perez, coordonnateur du développement de la foresterie communautaire sur la péninsule du Yucatán pour l’ONG Rainforest Alliance, a laissé savoir à Mongabay qu’un tel niveau de biodiversité témoigne de la santé globale du territoire.

« Quant à la présence de margays et d’ocelots, ce sont des espèces indicatrices vu leur sensibilité élevée à la chasse, à la variation du couvert forestier de leur habitat et à l’évolution des populations prédatrices et des sources d’eau, a expliqué Perez. Leur présence est donc considérée comme un indicateur fiable d’une bonne conservation des écosystèmes. »

Après la fin de la récolte de produits forestiers ligneux et non ligneux de cette année, l’ejido installera de nouveau les pièges vidéographiques dans les aires de récolte pour continuer de surveiller les populations fauniques sur le territoire. D’ici là, prenez plaisir à regarder les vidéos saisies en novembre et décembre 2017.

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