Après une année marquée partout sur la planète par des manifestations climatiques, le 50e anniversaire du Jour de la Terre devait être un moment tournant dans la lutte contre le changement climatique. Toutefois, une pandémie a volé la vedette au Jour de la Terre et a semé incertitude et peur, alors que les pays ont lutté pour aplatir la courbe, laissant ainsi l’actuelle crise environnementale en veilleuse.

Il est vrai que la COVID-19 a changé la vie des gens, mais il est essentiel que nous ne perdions pas de vue le fait que le changement climatique change aussi la vie et continuera de la changer. Il s’agit de notre plus grand défi collectif et il ne peut plus être éludé. Les années 2020 sont notre « décennie à livrer » et nous devrons respecter l’Accord de Paris (ou y revenir), réduire de moitié les émissions mondiales de carbone et décarboniser nos économies. Les gouvernements et les chefs d’entreprise ont le devoir fondamental d’accélérer le rythme du changement, et ce, nonobstant l’actuelle pandémie.

Au FSC, nous savons que les forêts représentent une solution clé dans la lutte au changement climatique. Les forêts sont des solutions climatiques naturelles vitales pour tout effort de réduction du carbone. Les statistiques montrent si nous réussissons à protéger environ 400 millions d’hectares de forêts, nous pourrons réduire les émissions de carbone de l’ordre de 5,5 à 8,8 gigatonnes d’ici 2050, tout en empêchant le rejet de 700 gigatonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Une gestion adéquate des forêts permettrait également de limiter la propagation de maladies infectieuses par la préservation d’habitats naturels.

C’est la principale raison pour laquelle nous célébrons aujourd’hui le « FSC Friday », une journée annuelle de sensibilisation visant à accroître les connaissances, à encourager l’engagement et à faire reconnaître la valeur d’une foresterie responsable. Ensemble, nous nous unissons derrière le thème « Forêts pour tous ensemble » puisque, comme l’a démontré la pandémie, nous formons une famille mondiale qui partage cette planète. Aujourd’hui, nos liens sont encore plus étroits à l’intersection entre l’environnement, l’économie et la santé.

Alors que le monde continue de se concentrer sur la pire pandémie depuis un siècle, nous perdons la bataille contre le changement climatique et perdons nos forêts au rythme insoutenable de 7,6 millions d’hectares par année. Les pratiques forestières durables sont essentielles plus que jamais.

Comme les gouvernements ne font pas pression sur les entreprises, ils sont à leur tour lents à agir. Climate Action 100+ est une initiative récente qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre des grandes entreprises. Elle a demandé aux entreprises de commencer par divulguer des données relatives au climat. Malgré cette demande, seulement 25 % d’entre elles ont divulgué des données propres aux forêts.

En fait, seulement 13 entreprises ont fourni des données sur au moins un produit clé de la déforestation, ce qui témoigne d’un manque de transparence et du travail qui doit être fait. En attendant, seul un tiers de ces entreprises mondiales disposent d’une robuste certification de leurs produits de base. Un rapport de 2020 confirme qu’une bonne gestion de la déforestation par les entreprises n’est pas la norme.

Pour remporter la lutte contre le changement climatique, il est impératif que les pays donnent la priorité à l’aménagement responsable des forêts. Une mesure qui a fait ses preuves consiste à exploiter et à déployer des programmes de certification comme la norme que propose le FSC.

Les forêts certifiées FSC protègent les habitats et les espèces fauniques, garantissent des pratiques forestières responsables et protègent les droits des peuples autochtones. Ces peuples ont longtemps assuré la prospérité de nos forêts, avec des modes de vie ancrés dans l’aménagement du territoire. Il est important de considérer que les terres autochtones et communautaires comprennent au moins 1,2 milliard d’acres de forêts dans le monde qui séquestrent 38 milliards de tonnes de carbone. Les normes du FSC protègent les droits des peuples autochtones et, en ce qui concerne le changement climatique, il s’agit d’une mesure efficace qui contribue à atténuer le réchauffement de la planète en maintenant ou en augmentant la séquestration du carbone.

La pandémie nous a offert une grande leçon mondiale sur la façon de travailler ensemble pour gérer des crises et accélérer le changement. Des gouvernements et des entreprises ont mis en place des programmes audacieux presque du jour au lendemain, ont débloqué des budgets et sont intervenus de manière inédite pour protéger la santé et les emplois des gens. Il n’y a aucune raison pour que cette même approche collective ne puisse pas être appliquée à la crise climatique.

La certification du FSC peut aider à cet égard. Notre solide réseau de membres, composé de dirigeants de l’industrie, d’intervenants environnementaux et sociaux ainsi que de populations autochtones, est bien placé pour trouver des solutions communes à des problèmes mondiaux – y compris en ce qui concerne notre rétablissement écologique et équitable de la COVID-19.

En fait, en tant qu’organisation qui s’est toujours appuyée sur des audits menés en personne, le FSC a déjà modifié ses façons de faire pour offrir des évaluations virtuelles et nous explorons maintenant l’imagerie satellite pour faciliter la prise de décisions éclairées concernant des régions à plus haut risque partout sur la planète. Cette technologie nous permettra de connaître l’état des forêts du monde plus clairement que jamais auparavant et nous apportera de nouvelles façons précises de mesurer l’impact de la protection de ces forêts.

Même des efforts locaux peuvent soutenir des objectifs mondiaux. Nous en avons eu la preuve grâce à la diversité de nos membres, à notre approche multipartite et à nos efforts de collaboration, qui soutiennent plusieurs objectifs mondiaux de développement durable des Nations Unies tout en reflétant les besoins des forêts locales pour tous nos membres situés dans 80 pays du monde entier.

Il est important de noter que de nombreuses entreprises reconfirment ou font progresser des stratégies de durabilité, développent de nouveaux partenariats et travaillent à une action coordonnée. Quant aux particuliers, ils peuvent décider d’acheter des produits provenant de sources durables, de soutenir des organisations qui encouragent l’inclusion et la durabilité et de voter pour des partis politiques ayant un plan de lutte contre le changement climatique. Ces efforts, combinés entre les pays, peuvent avoir de profondes répercussions.

Cette année, lors du FSC Friday, concentrons-nous sur l’incroyable capacité qu’ont les forêts du monde entier à soutenir l’espèce humaine ainsi que les espèces végétales et animales et à placer le bien-être de notre environnement naturel au centre des décisions que nous prenons.

Aidez-nous à sensibiliser à l’importance des pratiques forestières responsables et à la nécessité d’un réel changement en partageant cette histoire sur Facebook, Twitter ou LinkedIn. #FSCFriday2020 #ForetsPourTousEnsemble